Oüy, comme l’on peut connoistre par le passage de l’Evangile que nous venons d’alleguer ; parceque le bien de l’ame est preferable à tous les biens de la vie presente. […] D’où vient cette grande difficulté, ou cette impuissance de quitter le peché auquel nous avons habitude ? Elle vient tant de la corruption de la nature, que de l’inclination vitieuse fortifiée par les actes reïterez, comme aussy de la grande puissance qu’a le demon sur le pecheur qu’il s’est assujetti : Eccli. 4. […] Il doit l’instruire de ses obligations tant generales que particulieres, luy marquant les principaux defauts desquels il croiroit qu’il pourroit estre coupable, & l’avertir de l’importance qu’il y a de faire un soigneux & diligent examen de sa conscience, puisqu’autrement sa confession luy seroit plus prejudiciable qu’elle ne luy seroit utile ; aprés quoy il doit le renvoyer, afinqu’il se prepare plus à loisir, & luy assigner un temps auquel il vienne se representer. […] Il semble donc qu’il seroit plus avantageux à ceux qui par l’avis d’un Directeur sage & éclairé communient les Dimanches & les Festes, de ne se confesser que tous les quinze jours au plus, & se contenter les autres jours de s’humilier devant Dieu dans la vûe de leurs fautes, & de les expier par quelque aumône ou quelque action de penitence avant que de s’approcher de la sainte Table, ou s’en retirer avec humilité s’ils se trouvoient coupables de quelque faute plus considerable qu’à l’ordinaire jusqu’a ce que le temps de se confesser fust venu.