Que c’est le plus terrible coup de fouet qu’on ait jamais donné à la vanité des mésalliances. […] que la sotte vanité de George Dandin et du Bourgeois Gentilhomme, que le faible du Misanthrope pour une coquette qui le trompe ? […] Le comique de Molière n’attaque donc pas des défauts naturels, mais des vices de caractère, la vanité, la crédulité, la faiblesse, les prétentions déplacées ; et rien de tout cela n’est incorrigible. […] Comme on ne s’attend pas à ces traits, et qu’ils consolent la vanité humiliée, on en rit d’un plaisir malin causé par la surprise ; mais sans que le mépris s’en mêle ; et l’on semble dire au Misanthrope : hé bien, censeur, qui vous croyez si sage, vous vous passionnez donc aussi, vous déraisonnez comme un autre ?