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176. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

 : « Il y en a, dit-il, qui négligeant le soin de purifier leur cœur, de réformer leurs mœurs, de quitter le vice, et de dompter leurs passions vont trouver de saints personnages pour avoir seulement la satisfaction de les voir, et de leur entendre dire quelques paroles excellentes, qu’ils ont ensuite le plaisir de raconter aux autres par un esprit de vanité, se glorifiant de les avoir apprises de la bouche de ces Saints. […] Ils devraient néanmoins considérer que ceux qui se défiant de leur capacité, quelques vertueux qu’ils soient, n’osent entreprendre d’instruire les autres, sont bien moins coupables que ceux qui étant accablés du poids de leurs passions, et de leurs vices, s’ingèrent de prêcher la vertu. » Il faut donc visiter les personnes de piété, et de savoir, non pour satisfaire sa curiosité, et sa vanité, mais pour profiter de leur conversation dans la conduite de sa vie. […] Sur quoi je ne puis omettre une particularité qui fait voir combien l’esprit de ce Prince était éloigné des vanités du monde, et attaché à ses devoirs. […] « Heureux celui qui met son espérance au Seigneur, et qui ne s’arrête point aux folies, et aux vanités du siècle. […] Il y a de la folie et à dire et à croire toutes ces choses qui ne sont que vanité, que mensonge et qu’imposture. » Mais encore que la croyance, et les sentiments que ces Philosophes avaient des Dieux, et de leurs cultes, fussent très différents de ceux du peuple ; néanmoins dans la pratique de la religion, ils adoraient les Dieux extérieurement et en apparence, en la même manière que le peuple les adorait, condamnant dans leur cœur ce culte comme une superstition qui n’était point agréable à la Divinité.

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