Comme l’Auteur sçavoit qu’on pouvoit lui repliquer que les Peres n’avoient pas seulement condamné les Théatres par la considération de l’idolâtrie, mais aussi à cause de la licence des Drames qui y étoient représentés ; Hedelin d’Aubignac fait valoir la réformation de nos Théatres qu’il nous dit être portés à la plus grande pureté, & que par conséquent il n’y a aucun scrupule à se faire en les fréquentant. […] Il vaut mieux bégayer & même être muet, que de s’exposer à de si grands risques pour devenir plus éloquent…. […] Enfin ceux qui vous fréquentent, valent-ils mieux que ceux qui vous négligent ? […] On met dans les scenes ces petits airs coupés qui, dit M. de Voltaire, interrompent l’action, & font valoir les fredons d’une voix efféminée, mais brillante, aux dépens de l’intérêt & du bon sens. […] Qu’on ait une armée composée de pareils combattans, on aura autant de Machabées qui, pour plaire, non aux hommes, mais à Dieu, se diront l’un à l’autre : Il vaut mieux mourir à la guerre que de voir périr notre pays.