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110. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

On en vient aux mains ; à entendre le bruit des armes, & les cris des vainqueurs & des vaincus, on diroit que c’est un véritable combat. […] C’étoient des faux Dieux sans doute ; mais les payens les regardoient comme vrais : c’étoit leur réligion, & ils montroient plus de dévotion à leur maniere, que les poëtes chrétiens dans la Réligion véritable. […] Térence est en ce genre, un livre de dévotion, en comparaison de Moliere, de Dancourt, de Gerardhi, &c. que dans une tragédie d’Eschile ou d’Euripide, à la place du nom de Jupiter, d’Apollon, de Minerve, on mette le nom du Dieu véritable, sans rien changer dans les pieces & les sentiments ; on en fera un ouvrage si pieux, que notre théatre ne pourra souffrir la bigotterie de ces chefs-d’œuvres.

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