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473. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

La différence qu’il y met, « c’est, dit-il, que ces crimes souillent à la vérité ceux qui les commettent, mais ils ne rendent pas coupables ceux qui en sont seulement les spectateurs, ou qui en entendent le récit ; au lieu que la Comédie, rend également criminels et ceux qui la représentent, et ceux qui la voient représenter ; car lorsque les spectateurs prennent plaisir à ce qui se passe sur le Théâtre, c’est comme s’ils la représentaient eux-mêmes. […] qu’à la vérité quelques-uns prétendaient que les Laïques ne devaient pas se faire un scrupule d’assister à la course des chevaux, ou au combat des bêtes, comme le 51e Canon aussi bien que le 24e semblent le défendre, mais que tous convenaient que l’Eglise défendait aux Chrétiens d’assister aux jeux et aux danses qui se faisaient par les Comédiens sur le Théâtre In Can[on]. […] touché des vérités de la Religion, qu’on a horreur d’avoir fréquenté le Théâtre ; car qui est-ce en effet qui a plus aimé Molière que M. le Prince de Conti, et qui est-ce qui a montré plus de zèle contre la Comédie que ce grand Prince, après qu’il se fût mis dans les exercices de piété ? […] Il n’est pas difficile de découvrir ces illusions qui déguisent la vérité, mais il est très difficile de détourner le peuple de ces folies, si les Magistrats qui doivent y pourvoir n’y emploient leur autorité. 

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