Il est possédé d’une passion folle, à la vérité ; mais il la combat, il en triomphe en homme vertueux. […] … On pourrait alors, sans craindre d’exciter le courroux de personne et de s’attirer d’amers reproches, ou des réfutations passionnées et aveuglément injurieuses, dire des ouvrages ou des tableaux pleins de vérités qui n’étaient pas bonnes à jouer de ce peintre incomparable, que c’est en effet leur malice, leur esprit ou leur gaîté, qui fait plaisir et qu’on applaudit, que c’est leur bon effet de faire rire qui empêche aujourd’hui d’en voir les mauvais, comme il a empêché autrefois de les prévoir. […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !