Vous laissez donc, Monsieur, penser chacun à sa fantaisie, & vous n’en estimez pas moins celui dont les sentimens ne sont pas les vôtres : c’est par le choc des opinions diverses que naissent les vérités, ou que l’on évite le triste ennui, la monotonie qu’on éprouverait si tout le monde était du même avis. […] Quoique je lui obéisse, j’en ai dit assez pour vous faire connaître, & pour qu’on avoue par conséquent, que cette Epitre Dédicatoire est loin de ressembler à la pluspart de celles qu’on voit tous les jours, souvent plus remplies de mensonges que de vérités.