Considérant avec Saint Cyprien3, les pratiques autorisées par la coutume, dès-qu’elles s’écartent des bornes de la vérité, comme des vieilles erreurs, moins propres à exciter l’émulation qu’à causer de l’horreur à toute personne sincérement vertueuse. […] Cependant les passions se débordent, comme un fleuve empoisonné, & les vérités les plus consolantes & les plus terribles ne sont point capables d’en arrêter le cours : Dieu se répent d’avoir créé l’homme, il est forcé d’en noyer l’espéce dans les eaux du déluge ; une seule Famille est jugée digne de vivre, & de perpétuer sur la terre la race infortunée des Mortels. […] Admirons encore1 la reconciliation du genre humain, avec Dieu le Pere, par la médiation de son Fils, le triomphe de la vérité sur les nuages de l’erreur & de l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde, le mépris de la vie & des Richesses que la Religion nous inspire : nous foulons aux pieds les Dieux des Nations, nous chassons bien loin les Anges des ténébres ; ces victoires ne sont-elles pas bien plus flateuses que celles que l’on remportoit autrefois dans le Cirque ? […] Ce ne sont pas des fables qu’ils contiennent, la vérité s’y rencontre toute pure ; ce ne sont pas des strophes brillantes, où l’on ne cherche qu’à plaire à l’esprit ; c’est votre cœur que l’on prétend charmer.