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125. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Ce sont des Sphinx qui déguisent toujours la vérité, qui n’ont que des paroles artificieuses, & qui font mourir d’une mort funeste ceux qui n’ont pas eu l’adresse d’éviter leurs pieges & de pénétrer leurs mysteres, sur-tout la jeunesse qui passe les jours dans les plaisirs & les jeux où elle perd ses biens, & le temps encore plus précieux. […] Personne, à l’entendre, ne prêche si bien que lui, & ne fait tant de conversions ; c’est un véritable Apôtre qui, à la vérité, n’a pas été élevé au troisieme Ciel avec St, Paul, & n’est pas mort martyr comme lui pour la foi. […] Il passoit chaque jour deux heures dans l’Eglise à méditer les vérités du salut. […] La Vertueil, après avoir roulé sur les théatres des Provinces, contribué en bonne citoyenne à la population, & à faire tournet la tête (à la vérité bien légere) à plusieurs graves Magistrats, sans être pourtant ni jolie, ni spirituelle, la divine Vertueil dédaignant la Province, est enfin venue étaler ses graces sur le théatre de la Capitale. […] Il n’est point d’actrice qui, par ses nudités, ne justifie ces vérités.

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