Ce Programme est un long verbiage assez mal écrit, on y fait une espece de traité de l’art dramatique, dont on donne des regles fort triviales, ce qui n’est ni l’usage des programmes, ni le style des Princes ; il y en a même d’assez peu justes. […] On ne cite que des pieces françoises, des acteurs françois ; on ne reçoit d’autorité légitime, que celle de Boileau, comme si un Italien n’avoit pas l’usage de la poëtique de Vida, Italien, qui vaut, en son genre, celle de Boileau ; & dans tous cela, on ne peut méconnoître la vanité nationnale, sur tout en matiere de théatre, où nous nous donnons sans difficulté la palme. […] Outre ces objets religieux, Barreti fait l’apologie de bien des usages que les Anglois blâment, ou par humeur, ou par ignorance. […] Riccoboni pretend que l’usage des masques vient des anciens Attellanes qu’on jouoient à Rome, toujours en masques ; c’étoient des vraies farces, dont le goût s’est conservé. Les farces Italiennes ne sont que des Attellanes, cette origine est très-vraissemblable ; mais d’ailleurs il est vrai que toutes les pieces de théatre se jouoient en masque à Rome, comme nous l’avons dit ailleurs, & que l’usage en étant établi, s’est perpétué en Italie.