ne vous sera peut-être pas suspect ; parlant toutefois de cet usage détestable qu’avaient les Romains d’exposer sur le Théâtre les corps nus des filles débauchées, et ceux des jeunes garçons, rapporte de M. […] Qu’y a-t-il là-dedans que de conforme au sentiment de tous les fidèles et à l’usage de tous les pays et de Rome même ? […] Telles sont les paroles de passions dont on se sert dans la Comédie : leur nature n’étant pas de les exciter, malheur à celui qui s’en sert pour un si mauvais usage. […] Si l’on peut faire un mauvais usage des choses les plus Saintes, telle qu’est la Bible, à plus forte raison des plus indifférentes et des moins sérieuses, telle qu’est la Comédie ; et l’on aurait tort pour cela de défendre les unes et les autres, parce que cette défense devrait s’étendre sur toutes choses dont on peut faire un mauvais usage. […] On ne contrevient point en France aux Canons qui défendent de dresser des Théâtres dans les Eglises, et l’on aurait horreur de jouer des Comédies dans ces Lieux Saints : on a des Théâtres publics propres à cet usage, et la circonstance des lieux y est gardée, aussi bien que celle des personnes.