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51. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Partout où vous trouverez des hommes célestes ; partout où il y a des hommes sages, des pères et mères vertueux, c’est là, Monsieur, qu’on trouve des filles à marier sages et vertueuses, modestes et capables par leur exemple, leurs conseils et l’amour qu’elles inspirent, de porter au bien un jeune homme dont le penchant l’entraînait au désordre. […] La force des caractères, la beauté, la nouveauté des situations, l’énergie et l’élégance du style, le naturel des pensées, tout s’y trouve avec l’exactitude peu commune aux Auteurs de sa Patrie, de s’être renfermée dans les règles des unités. […] Cessons de nous occuper à corrompre les femmes, cessons de ne les trouver aimables que quand elles ont tous nos défauts, cessons d’aimer les broderies, les galons, les colifichets, les femmes renonceront aux pompons et aux fontanges. […] Pourquoi Sapho, pourquoi la femme que vous ne nommez point, pourquoi celles que j’ai citées et dans les ouvrages de qui l’on trouvera sûrement du génie, quand on sera moins prévenu que vous contre le sexe, pourquoi dis-je, ont-elles leur part de ce feu qui dévore ? […] Nous aurons des Doctoresses en Médecine, en Droit, en Théologie même : pourquoi non, si nous trouvons déjà parmi elles de grandes Héroïnes militaires et des modèles pour les Rois dans l’art de gouverner ?

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