Il n’est pas moins vrai qu’on trouve dans son ouvrage, 1°. la licence de la galanterie ; 2°. la fadeur de la flatterie ; 3.° les puérilités de la féerie ; 4.° les feux folets des Concetti ; 5°. les libertés du plagiat ; 6°. l’indécence du mélange du sacré & du profâne, dans un sujet chrétien & dévot, & que lui-même donne pour tel. […] Dans le Commentaire historique, ou plutôt l’éloge des Œuvres de Voltaire, d’où a été pris le trait de l’Abbé de Voisenon, on trouve une épigramme en prose très-vraie. […] Il a raison : il y en a de trop savantes, au-dessus de leur portée ; on y trouve des termes qu’ils n’entendent pas, une finesse, une suite de raisonnement qui leur échappent. […] Je souhaiterois que la fable du Loup & de l’Agneau fût jointe à celle de l’Os arrêté au gosier du Loup, afin qu’il fût puni de sa gloutonnerie, que la Cigogne, au lieu de le soulager, s’en excusât par la crainte du sort de l’Agneau, & lui fit un beau sermon, pour l’exhorter à la patience ; qu’ainsi le criminel trouvât toujours son châtiment dans son crime. […] Mais comment cet Instituteur si délicat, qui trouve les fables du lion, du renard, du loup pernicieuse à la jeunesse, ne trouve-t-il pas scandaleux les exemples des personnages de la Scène, le Duel de Rodrigue, le meurtre de la sœur d’Horace, l’assassinat de Pompée, l’inceste de Phedre, les amours de Mitridate, les mœurs de Neron, l’adultere de Danaée, en un mot tout le Théatre, qui n’est qu’un tissu de crimes, semé de quelques sentences & de quelques traits de vertu.