Il n’y a point de Pharmacopée, de Recueil de secrets, comme le Petit Albert, la Magie de Porta, & de traité de matiere médicale, où on n’en trouve de toute espece. Les comédiens en ont plusieurs dans leurs archives, les empiriques de la beauté ne sont rien moins qu’inventeurs, ils ne débitent que ce qu’ils ont trouvé, ils lui donnent un nom singulier, le débitent avec assurance, comme si c’étoit leur ouvrage. […] Ces beautés vénales qui paroissent sur le théatre, couvertes de ceruse & de vermillon, les actrices trouveront-elles ce portrait infidele ? […] Cette science coûte au guerrier bien du tems & de l’étude, la nature la donne aux femmes ; c’est l’instinct le plus sur, & le coup d’œil le plus rapide, & si elles vont à la comédie, quelles habiles maîtresses, quelles savantes leçons, quel parfait modele elles y trouvent ! […] Il s’en trouve encore parmi nous, qui se donnent pour modestes, parce qu’elles couvrent leur sein de ces toiles transparantes, qui sont très-immodestes.