C’est ce qu’elle décrit d’une merveilleuse sorte ; et comme son Petit-fils ose lui répondre, elle s’emporte contre lui et lui fait son portrait avec les couleurs les plus naturelles et les plus aigres qu’elle peut trouver, et conclut « qu’il y a longtemps qu’elle dit à son père qu’il ne serait jamais qu’un Vaurien ». […] Cependant le Frère parlant d’elle et l’appelant « la bonne femme », donne occasion à la Suivante de mettre la dernière main à ce ravissant caractère, en lui disant « qu’il n’aurait qu’à l’appeler ainsi devant elle : qu’elle lui dirait bien qu’elle le trouve bon, et qu’elle n’est point d’âge à mériter ce nom ». […] Mais il me semble que je vous vois plaindre de ma circonspection à votre accoutumée, et trouver mauvais que je ne vous dise pas absolument tout ce que je pense : il faut donc vous contenter tout à fait ; et voici ce que vous demandez. […] Cette forme est en général quelque motif de joie, et quelque matière de plaisir que notre âme trouve dans tout objet moral. […] Je veux dire qu’une femme qui sera pressée par les mêmes raisons que Panulphe emploie, ne peut s’empêcher d’abord de les trouver ridicules, et n’a garde de faire réflexion sur la différence qu’il y a entre l’homme qui lui parle et Panulphe, et de raisonner sur cette différence, comme il faudrait qu’elle fît, pour ne pas trouver ces raisons aussi ridicules qu’elles lui ont semblé, quand elles les a vu proposer à Panulphe.