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205. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) des Ecrivains dangereux, des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme, dont ils ont vainement juré la perte , si de l’autre elle ne chasse du milieu de nous une troupe formée pour entretenir le Matérialisme, pour détruire la Religion, pour inspirer l’indépendance & nourrir la corruption des mœurs… des déclamateurs dangereux ; des hommes sans pudeur, ennemis de l’autorité & du Christianisme dont ils n’ont que trop efficacement juré la perte. […] Peut-on se dissimuler qu’il n’y ait un projet conçu par cette troupe d’hommes corrompus & corrupteurs pour nourrir la corruption des mœurs ? […] Et vous, Bourgeois, vous perdrez l’habitude de regarder avec mépris des hommes doublement respectables… Contenus d’abord par des Réglemens sages, protégés ensuite & même considérés dès qu’ils en seront dignes, enfin absolument placés sur la même ligne que les autres Citoyens , nos Villes auront bientôt l’avantage de posséder ce qu’on croit si rare, & qu’il ne l’est que par notre faute : une troupe de Comédiens estimables… Que sçai-je si ne craignant plus de vous deshonorer parmi nous, en vous livrant au théâtre , il ne vous prendra pas à tous envie d’y monter, d’y endosser un habit à la Romaine, (Encyclopédie, au mot Genève,) & d’y cultiver non seulement sans honte, mais même avec estime, le talent si agréable & si peu commun de nous divertir ?

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