Il n’y a pas ordinairement de Spectacle à B… ce fut par cas fortuit, qu’il s’y trouva dernièrement la moitié d’une de ces mauvaises Troupes qui courent les Provinces. […] Dans le xv, la Troupe du Prince des Sots, ou des Enfans sans soucis, Jeunes-gens qui jouèrent d’abord des Farces pour leur amusement, se réunit aux Confrères de la Passion ; le Peuple qui pleurait auparavant, vint aux Mystères pour y rire. […] A la faveur de cette protection du Prince, la Comédie se montra sur le même Théâtre que la Tragédie, qui n’était pas suffisante pour entretenir la Troupe. […] Un homme libre se fût deshonoré, en se mêlant parmi les troupes serviles destinées à l’amusement de leurs Maîtres ; sont comme s’il se fût chargé de quelqu’emploi bas, tel que ceux de Courtier, de Notaire, Copiste, &c. […] Laissons à l’Auteur des Causes de la Décadence du Théâtre, ces ridicules Questions : « Si les Comédiens sont hommes-a-talent ; S’ils prendront le nom de Troupe ou de Compagnie » &c. mais voyons les dérèglemens des Personnes ; remontons à leur source, & cherchons les moyens de la tarir : ce sera, je crois, bien mériter du genre humain.