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34. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

tromper les maris, les pères, les mères, favoriser, nouer les intrigues, donner des rendez-vous, porter les paroles, remettre les lettres. […] Je conviens en effet que si la diminution, le dégoût, le mépris de la chasteté, le goût, l’impression du vice, le moyen de tromper les surveillants, de faire réussir une intrigue, de satisfaire ses passions, sont les fruits qu’on se propose de tirer du théâtre, on a parfaitement réussi. […] leurs célibataires sont innombrables, et fort au-dessus du Clergé Romain, non seulement dans les pays Catholiques, où leurs mariages, disent-ils, sont difficiles, quoique les Ministres les épousent dans leurs assemblées, qu’ils tiennent régulièrement, que leur irréligion par des apparences de catholicité trompe tous les jours les Curés, d’ailleurs peu sévères sur les épreuves, et que sans tant de façons plusieurs entretiennent publiquement des concubines, qu’ils disent leurs femmes, mais même dans les pays Protestants, où rien ne les gêne, où leur religion et leurs déclamations contre l’état monastique leur en font un devoir, rien de plus commun que le célibat.

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