Ce qui a trompé l’Auteur de la Lettre ; c’est qu’il a lu que sur quelques Théâtres il y avait un Autel dressé à Bachus ; mais cela ne prouve autre chose sinon qu’il s’est laissé surprendre, quand il a avancé que les Comédies avaient été inventées pour l’instruction des Grands ; au lieu que ces Autels prouvent qu’ils ont commencé par la superstition. […] L’Auteur de l’Écrit se trompe donc bien grossièrement, quand pour prouver qu’on peut aller à la Comédie le Dimanche, et qu’on ne pèche point en y assistant ces saints jours ; il dit que les Chrétiens ont satisfait à tous les devoirs dont nous venons de parler lorsqu’ils y vont ; et que ce n’est qu’après qu’ils ont assisté à tout le Service Divin qu’ils cherchent à se délasser de cette longue application. […] C’est la première réflexion que fait le Sage en revenant comme d’un profond sommeil, de cette longue jouissance des plaisirs où il avait abandonné son cœur, et parmi lesquels il compte celui d’avoir eu des Musiciens et des Musiciennes, que d’en reconnaître la vanité et le péril : J’ai condamné, dit-il, le ris de folie, et j’ai dit à la joie ; Pourquoi me trompez-vous si vainement ?