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15. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Tout homme qui fait autre chose que ce qu’il doit faire est condamnable, et j’interdis avec vous le spectacle à tous ceux qui le préféreront à un travail utile, à leur fortune, à leur santé, au bien de leur famille. […] Un homme laborieux n’a point de goût plus vif que celui du travail ; un paresseux, un libertin, trouvent toujours des raisons pour ne rien faire. […] Les Théâtres ne sont communément fréquentés que par des gens qui, solidement occupés tout le jour, ont besoin après leur travail d’un délassement honnête. […] La plupart vous diront qu’après six ou sept heures de travail, leur cerveau se dessèche, leur imagination se tarit : ils ne gagneraient rien à lutter contre l’épuisement et la fatigue de l’un et de l’autre. L’étude fatigue l’esprit, mais en si peu de temps que des vingt-quatre heures du jour, n’en ayant pu donner que six ou huit au travail, il en reste toujours seize ou dix-huit à employer ; les emploiera-t-on à dormir ?

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