Vous eussiez mieux fait sans doute de ne point relever ce qu’il a dit, et de laisser tout tomber sur Desmarets, à qui on ne pouvait parler moins fortement, puisqu’il est assez visionnaire pour dire lui-même qu’il a fait les aventures d’un Roman avec l’esprit de la Grâce, et pour s’imaginer qu’il peut traiter les mystères de la Grâce avec une imagination de Roman. […] Ils ne disent pourtant pas que la Comédie soit une occupation Chrétienne, et vous ne trouverez pas non plus dans leurs livres cette manière méprisante dont vous traitez les Saints que l’Eglise honore. Mais vous croyez avoir grande raison, et vous apportez l’exemple de saint Jérôme comme si ceux de Port-Royal avaient dessein de s’en servir pour justifier une prétendue contradiction dont vous accusez leur conduite « vous nous direz, leur dites-vous,o que saint Jérôme a loué Rufin comme le plus savant homme de son siècle, tant qu’il a été son ami, et qu’il traita le même Rufin comme le plus ignorant homme de son siècle depuis qu’il se fut jeté dans le parti d’Origène. » Vous devinez mal, ils ne vous diront point cela, ce n’est point leur pensée, c’est la vôtre, mais quand ils auraient voulu dire une si mauvaise raison et d’une manière si injurieuse à saint Jérôme, Vous deviez attendre qu’ils l’eussent dit, et alors vous auriez eu raison de vous railler d’eux, au lieu qu’ils ont sujet de se moquer de vous. […] Goibaud du Bois reproche à Desmarets de manquer à la fois de révérence et d’humilité lorsqu’il traite des « saintes vérités ».