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304. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je commencerai par celui que j’ai le plus de répugnance à traiter, et dont l’examen me convient le moins ; mais sur lequel, par la raison que je viens de dire, le silence ne m’est pas permis. […] Quant à moi, dût-on me traiter de méchant encore pour oser soutenir que l’homme est né bon, je le pense et crois l’avoir prouvé ; la source de l’intérêt qui nous attache à ce qui est honnête et nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous et non dans les Pièces. […] Voilà pourquoi les femmes encouragent de leur mieux ces Doyens de Cythère, et ont la malice de traiter d’hommes charmants, de vieux fous qu’elles trouveraient moins aimables s’ils étaient moins extravagants. […] C’est un discours de femme ou de jeune homme qui traitera nos cercles de corps de garde, et croira sentir l’odeur du tabac. […] Des Gentilshommes de la cuiller59, des Evêques de Genève, des Comtes de Savoie, des ancêtres d’une maison avec laquelle nous venons de traiter, et à qui nous devons du respect ?

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