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81. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Tout le monde sait sa maligne équivoque, lorsque la défense étant venue au moment qu’on allait commencer, Molière s’avançant sur le théâtre, dit : « Nous allions vous jouer le Tartuffe, mais M. le premier Président ne veut pas qu’on le joue. » Trait le plus insolent et le plus injuste, dont tout le monde fut indigné. […] Les Païens qui furent plus longtemps au théâtre qu’ailleurs après l’établissement du christianisme, et les mauvais Chrétiens, qui ont toujours composé les troupes, ne donnaient que des pièces comme les nôtres, où sous une enveloppe légère de galanterie, on lançait des traits contre la religion et la vertu. […] Les plus grands Déistes, les plus déterminés Athées, sèment dans leurs conversations et dans leurs livres quelques traits de religion ; il en est dans Spinoza, dans Vanini, dans la Métrie. […] Il est vrai que l’Athée périt à la fin ; mais l’Auteur déclare dans sa préface que son but a été de réjouir les spectateurs, et non de leur inspirer l’horreur de l’impiété et du crime. » (Ce trait a été supprimé dans quelques éditions.) […] Autre trait d’impiété auquel je n’ai jamais pu m’accoutumer.

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