La peinture, la sculpture, la gravure ont transmis ses traits à la postérité ; mais n’ont pu lui présenter un beau visage : cet Arléquin étoit fort laid. Une mine basse, des traits grossiers, une physionomie impudente & chagrine annonçoient son origine, son métier, ses mœurs & son caractere. […] Mais il s’est beaucoup licencié dans ses notes ; il a osé répéter plusieurs traits de Moliere qui pourroient bien faire lancer sur lui une nouvelle excommunication, par le respectable Sénat, si zélé pour la décence. […] Mais on croyoit faire mieux rire en montant un âne sur le Théatre : on pu rire en effet, mais par un trait auquel on s’attendoit pas. […] Ils viennent tous en éclatant de rire, & tâchent d’arrêter l’âne, le tirant par la queue & par les oreilles : mais l’opiniâtreté de l’âne, après plusieurs saccades, fut victorieuse de tous leurs efforts ; il partit comme un trait, en s’élançant sur le théatre : il dérangea toute la piece.