On pourrait comparer la bonté physique, à une statue qui se jette en fonte par un maître ouvrier, dont la main est si assurée, qu’elle ne manque jamais son coup, et la bonté morale à une peinture, où on ne touche qu’avec crainte et du bout d’un pinceau, trait à trait, couleur sur couleur ; tantôt du blanc, tantôt du noir, et après tout quelque beau qu’en soit le crayon, une ombre mal appliquée, un jour mal pris, une ligne hors d’œuvre fera une image que les bons maîtres ne voudront pas regarder. […] nous en fait la peinture en deux traits de pinceau. […] Tous les traits d’esprit nous plaisent, quand ce ne serait qu’à bien déguiser un mensonge ; on le reconnaît tous les jours, nous dédaignons de voir ce qui se passe devant nos yeux, et nous donnons de l’argent pour assister à la représentation d’une fable. […] C’est de quoi il fait gloire, et un homme joueur se persuade qu’il est bien vengé de sa perte, quand il a fait la nicque à Dieu : Certainement il n’est point d’occasion où il soit attaqué de tant d’injures : comme on est dans la croyance qu’il préside aux événements : ceux qui ne les ont point à leur gré, s’en prennent à lui, et au lieu d’accuser leur brutalité, qui les fait meugler comme des Taureaux furieux, ils lancent contre lui tous les traits de leur colère. […] Croyons que ce fut un cas fortuit à leur égard : Mais à l’égard de Dieu il n’y a rien de casuel, et ce qui nous semble un coup d’aventure, est un trait de providence, n’a-t-on pas reconnu que plusieurs personnes impudiques ont pris prétexte des mascarades pour jouir de leurs infâmes plaisirs ?