On en peut voir bien des traits dans les Mémoires de Mesdames de Monpensier & de Motteville. […] Cet amant insensé se servit du théatre pour déclarer sa passion ; il composa une comédie pleine de traits délicats & tendres, dont la Reine avoit la clef. […] Il faut être bien maître du jeu des muscles pour donner à ses traits, à ses yeux, à ses lèvres, des figures si variées & si bien contrastées. […] Nos masques sont moins embarrassans ; il est vrai que comme nos théatres sont plus petits, il n’est pas nécessaire de tant grossir la voix ni les traits, comme il le falloit pour être vu & entendu dans l’immense étendue du théatre de Rome. […] Comment dans une si grande distance sentir cette délicatesse d’inflexion de voix, ce souris, ce coup d’œil, cette finesse de traits, qui peignent sur le champ toutes les nuances des sentimens qu’éprouve l’Acteur ?