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329. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

N’est-ce pas celui qui tient le plus près au dole, à l’infidélité qui rendirent si honteusement célèbre cette ancienne Carthage, dont les infractions aux traités les plus saints, attirèrent sur elle l’impétuosité des aigles romaines, et lui méritèrent, pour l’exemple et le repos du monde, d’être enfin effacée du tableau même des nations. […] Devons-nous être surpris si, plus d’une fois, Corneille s’est repenti d’avoir consacré ses talents à la scène ; si Racine a pleuré ses succès ; si Gresset, abandonnant solennellement le théâtre, a dit : « L’histoire de l’art dramatique est beaucoup plus la liste des fautes célèbres et des regrets tardifs, que celle des succès sans honte et de la gloire sans remords » ; si, dans ces derniers temps, La Harpe, cet estimable et judicieux littérateur, a manifesté sur le bord de la tombe un regret amer d’avoir, dans ses productions dramatiques, consacré ses veilles au triomphe de la philosophie ; si, enfin, le célèbre Riccoboni, cet ancien acteur du théâtre Italien, dont il avait longtemps fait la fortune, a voté avec tant d’ardeur pour la réforme du théâtre dans le traité qu’il a publié en 1743, où il s’exprime avec cette énergie si remarquable dans un homme de son état.

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