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29. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Le savant Pape Benoît XIV (Traité des Synodes, L. […] Ne fussent-elles que des bagatelles pour des laïques, ce sont des blasphèmes pour vous : « Nugæ sunt nugæ in ore laïci, in ore Sacerdotis blasphemiæ : Consecrasti os tuum Evangelio, illis aperire nefarium assuefacere sacrilegium. » Qu’on parcoure tous les Auteurs sans nombre qui ont traité des devoirs des Ecclésiastiques, Denys le Chartreux, traduit depuis peu par l’Abbé Moni, Molina le Chartreux, Godeau, la Rochefoucault, Olier, Tronçon, Lafon, Lambert, Pastoral de Limoges, l’Abbé Dugué, Buvelet, Malliot, Tiberge, etc., même les Jésuites, Dupont, Crésolius, etc. […] Clerici peccata), qui en effet leur est assez favorable, et d’un certain Squillante, qui a fait un Traité de obligat. […] Il ne fait point si peu de cas des saints canons : « Patrum lege cavetur ut Clerici voluptatibus mundi abstineant, nec spectaculis intersint. » Le Jésuite Pelissarius, dans son immense Traité sur l’état Religieux, en deux très gros volumes in-folio, qu’il appelle pourtant Manuale Religiosorum, c’est-à-dire petit livre à porter à la main (Tom. […] (traité où on n’irait pas chercher cette question), et quelques autres Casuistes, qu’il est permis aux Religieux d’aller à la comédie, pourvu qu’il n’y ait point de scandale (par exemple, dans des loges grillées), de danger de péché mortel, de défense particulière de leur règle, et que le sujet de la pièce soit quelque histoire sainte ou humaine, ou quelque fable de l’invention du Poète, (c’est-à-dire à toutes les pièces, car il n’y en a point d’une autre espèce).

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