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231. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

ces lâches préceptes, qui supposent la réforme et la répression impossibles, l’éducation et les lois inutiles, ou les mauvais exemples sans dangers, n’ont eu que trop de succès ; les respects, les hommages, sont prostitués, tous les égards dûs à la franchise, à la loyauté, sont prodigués au vice, à l’homme déloyal par les élèves de cette école ; la vertu est devenue inutile, souvent nuisible auprès d’eux : celui qui la pratique encore rigoureusement en est regardé comme une tête faible, traité d’imbécile, sinon d’hypocrite. […] , observez que dans le Tartufe, l’auteur nous montre le vice sous ses couleurs les plus odieuses, qu’il emploie tout son talent à nous le faire avoir en horreur, à nous rendre insupportables jusqu’à ses apparences ; il nous apprend à le poursuivre, à le démasquer sans ménagement ; il le confond, il le fait punir sévèrement ; Tartufe est traité par Orgon, en face et avec courroux, d’ingrat, de traître, scélérat, méchant animal, que tous les personnages de la pièce, animés des mêmes sentiments, voient sans pitié, avec grande joie au contraire, saisi par des archers et conduit dans un cachot ; faites cette observation, et il s’ensuivra qu’Alceste est puni, que sa vertu est ridiculisée, parce qu’il se livre ici contre les hommes vicieux à l’indignation qui est provoquée contre eux dans le Tartufe.

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