Si les Tragiques Grecs avaient établis la règle des divisions des Drames, pour accorder aux Spectateurs quelques tems de repos, auraient-ils souvent laissé sur la Scène un de leurs principaux Personnages, qui se mêlait quelquefois avec le chœur, ou qui gardait le silence ? […] Je voudrais que le sujet prescrivît seul la longueur du Drame, en sorte que s’il était possible de bien resserrer une action tragique, on fût libre d’en composer des Drames en quatre Actes, & même en un. On me dira, que les passions qui sont l’ame du tragique, ne pourraient faire leur éffet si la Pièce était trop concise ; on m’objectera que le Spectateur n’aurait pas le tems de s’intéresser en faveur du Hèros des Drames trop-tôt terminés. […] On sentira aisément pourquoi il insinue tout doucement que les Tragiques Grecs pâssaient quelquefois la longueur que nous fixons à nos Drames.