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253. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Celui-ci, après l’avoir indécemment accablé d’injures, l’abandonna à la populace, qui lui fit souffrir toutes sortes de tourmens & d’ignominies, lui coupa une main, lui arracha un œil, le déchira à coup de verge, le promena nud dans toutes les rues sur un chameau, enfin le pendit par les pieds, & deux soldats l’acheverent à coups de lance, & pour comble d’infamie on choisit le théatre pour cette derniere exécution, comme un acteur qu’on poignarde sur la scène, dont la mort est le dénouement de la tragédie, comme dans la plupart des tragédies. […] C’est le théatre de Sophocle, d’Eschile, de Crébillon : l’Histoire Orientale fourniroit aisément la matiere de deux à trois cens tragédies ; il n’y manque que la versification. […] Qu’on dépouille la tragédie de ses décorations, de ses habits, de la poësie, de la nudité des actrices ; qu’on exécute sans appareil les mêmes choses, on ne sauroit voir sans horreur ce qu’à travers le verre on contemple avec délices. […] Le Roi , dit-il encore, a ordonné des précautions fort sages contre la maladie des bestiaux qui se répand dans le royaume, & tout de suite, on a donné le même jour la tragédie nouvelle de Menzicof, par M.

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