Bel esprit superficiel, qui ne fait que glisser sur les matieres qu’il traite, pour en prendre ce qui amuse, ou satisfaire sa malignité ; esprit fort, qui ne respecte & n’épargne rien, empoisonne, exagere, invente, pour décrier ce qu’il n’aime pas, même sur le théatre ; cela peut être, je ne suis pas chargé de son apologie, je rapporte seulement ce que tout le monde peut lire dans son histoire universelle : en voici des extraits sur les matieres du théatre, pris au hasard. […] Le corps fut couché sur un lit brillant d’or, dans une salle tendue de même, éclairée de cinq cens flambeaux, dont la lumiere renvoyée par des miroirs & des plaques d’argent, éblouissoit tout le monde, & sembloit égaler l’éclat du Soleil. […] C’est une entreprise fole, tout le monde le dit ; mais personne ne pense combien elle est dangereuse pour le salut. […] Jamais on ne vît un plus grand exemple, que le courage n’est point incompatible avec la molesse, du moins une fois, pour une action, par vanité : tout le monde en est capable. […] La Cour s’occupoit de jeux, de ballets, de la comédie, qui n’étoit pas encore un art, & de la tragédie dont Corneille fit un art sublime ; ce ne fut qu’un enchaînement de plaisirs, de fêtes, de galanteries, de spectacles, & pour en faire part à tout le monde, il y eut à la comédie un banc distingué, pour l’Académie Françoise, un autre pour les Evêques, Mazarin y ajouta des opéras Italiens qu’il fit exécuter à ses dépens, disoit-il, par des voix venues d’Italie.