/ 314
64. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Le prémier est, que toutes les personnes, qui fréquentent ces sortes de spectacles, ne peuvent avoir d’ordinaire aucun sentiment de pieté ; car ces bons sentiments, dont une ame peut estre touchée ne viennent, que des saintes pensées, dont auparavant elle a esté remplie ; & encore le cœur a-t’il bien de la peine à goûter les choses divines, quelque plénitude de connoissance, qui aîr pü précéder ; c’est sa dureté naturelle, c’est son fond de corruption, c’est son oposition à la pieté, qui fait tout cela. […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si délicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gémissement, respectant toûjours leur caractére ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persüader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; Et je m’asseure, que vous-même, ayant l’esprit un peü Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la Comédie.

/ 314