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17. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Ce n’est plus la Vertu seule, c’est un mélange de vertu & de passion qui l’émeut & qui le touche. […] Il touche encore plus notre cœur par la beauté d’une morale qu’il rend sensible. […] Rien ne manque donc plus à la véritable gloire du Poëte, parce que joignant toujours ce qui plaît à ce qui touche, & ce qui touche à ce qui instruit, il rassemble & il réunit tout ce qui peut faire sur nous une impression aussi agréable qu’intéressante, & aussi intéressante que solide. […] Elle présente aussi à notre esprit ce mêlange, cette combinaison bien proportionnée de variété & d’unité qui domine dans tous les Ouvrages dont il est justement touché ; elle le remplit d’admiration par des sons dont le rapport, & encore plus le contraste, nous surprend & nous ravit par le changement soudain qu’il produit dans notre ame. […] Il commence à la faire, lorsqu’au plaisir d’apprendre, qui est le seul qu’Aristote ait touché, il joint celui de juger, que ce Philosophe n’a pas trouvé digne de son attention.

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