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111. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Après que Megere & l’Ombre d’Antoine ont fait la premiere Scene, sans qu’on sache pourquoi elles sont sorties des Enfers, & pourquoi elles y retournent, un Astrologue vient dans un Monologue étaler toutes ses connoissances : ensuite Octave très-amoureux de Cléopatre en loue la beauté, en disant, qu’elle brille sur les autres beautés, comme la Lune sur les Etoiles ; que si le Sceptre est tombé de ses mains, elle en a un autre sur le front ; que d’un clin d’œil elle écrit ses Loix, & les commande aux cœurs ; que ses paroles sont des chaînes, & ses regards des liens. […] Cette Lettre tombée de sa poche par hasard, est portée à Cleopatre, qui de désespoir se donne un coup de poignard. […] Je ne m’arrêterai pas à relever dans cette Piéce tous les défauts de stile & de conduite, ni des Amours aussi déplacés qu’inutiles à l’Action : cette Piéce, dans laquelle un seul Personnage intéresse, & que notre Corneille, sans lui mettre un Platon à la main, eût rendue plus admirable, fut reçue avec de grands applaudissemens en Angleterre, non seulement parce qu’elle fit, comme dit Pope dans le Prologue, couler sur les Loix mourantes des larmes de bon Citoyen, Tears ars Patriots shed… & qu’elle fit tomber des yeux Anglois des larmes Romaines, Calls fort Roman drops from British Eyes, mais 1°. 

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