La Comédie Française ne fut pas plus heureuse dans son établissement ; elle fut chassée de cinq ou six quartiers de Paris, où elle avait successivement acheté des maisons, jusqu’à ce qu’enfin elle trouva plus accommodants et plus faciles à vendre leur consentement, les habitants de la rue des Fossés, où elle a bâti son hôtel, et lui a donné pompeusement le titre de la rue de la Comédie. […] Tout le pompeux étalage de ses titres porte à faux : la communauté des Savetiers est plus légitime que la troupe des Comédiens. […] ambitionnerait-elle leurs titres ? […] Des arrêts qui condamnent au bannissement, au fouet, à la confiscation, à la corde, ne sont pas des titres de noblesse. […] Ce qui m’étonne, c’est que les apologistes du théâtre moderne aient été assez peu instruits, ou assez peu de bonne foi, pour confondre ces objets, et ne pas voir par les dates même des lettres patentes et des arrêts qu’ils citent avec tant de confiance, que ces titres ne peuvent appartenir à des hommes nouveaux, si différents de ceux qu’on a voulu autoriser, qu’ils ne peuvent au contraire que proscrire des gens si opposés à l’esprit et aux vues religieuses qui les firent accorder.