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41. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Cir n’étoit rien moins que Jesuitesse, sa famille, sa communauté, ses éleves, ses amis ne le furent point ; elle pria Racine son ami, devenu dévot, qui avoit quitté le théatre pour le Jansenisme, & la Cour, & qui alors se rapprochoit de la morale relachée, que Port-Royal condamnoit, & l’approchoit par conséquent des Jésuites, qui ont commis tous les péchés du monde : elle pria Racine de faire une tragédie sur un sujet tiré de la Bible, qui pût être représentée par ses éleves ; il travailla, dit-on, malgré lui, il fit Esther, cette piéce d’abord jouée à St. […] Ce ne furent plus des sujets devots tirés de l’Ecriture. […]  19 que Louis XIV autrefois avoit exigé que le Doge vînt lui faire des excuses à Versailles, avec quatre Sénateurs ; on en ajouta deux pour l’Impératrice Reine (dont la dignité étoit supérieure) mais elle mit sa gloire à réfuser ce que Louis XIV avoit exigé, elle crut qu’il y avoit peu d’honneur à humilier les foibles, & ne songea qu’à tirer des contributions, dont elle avoit plus de besoin que du vain honneur de voir le Doge de la petite République de Genes avec six Genois au pied du Trône Impérial, c’est un poëte dramatique qui parle ici ; un autre avoit dit : Allez, Doge, allez sans peine, vous jetter à ses genoux, la République Romaine en eût fait autant que vous.

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