Ce serait ici le lieu de développer le manege, de vous détailler tous les genres de séductions employées pour faire succomber l’innocence d’une jeune fille, pour corrompre la vertu d’une femme ; mais je laisse, Monsieur, à votre sagacité, le soin de tirer toutes les conséquences des premiers idées que j’ai l’honneur de vous présenter. […] Nous croyons qu’ils auraient trop à rougir d’être partisans des Trétaux, & nous devons cet hommage à la vérité, c’est qu’on rencontre peu & rarement de gens titrés & décorés aux Jeux Scéniques des Remparts & des Foires : ils y sont si clair-semés parmi les enfans des Bourgeois, & la populace, que je n’en tire aucune conséquence contre leur rang & leur état, & moins encore une en faveur de ce genre de Spectacles. […] Il résulte de cette Lettre. 1.° que les Spectacles du Boulevard & des Foires, ne produisent aucun bien réel : 2.° qu’ils produisent tout le mal possible : 3.° que le but de la Comédie étant de rendre les hommes meilleurs, en leur procurant en même-tems un amusement convenable, il ne faut ouvrir à toutes les classes du Peuple, que des Théatres où préside la décence, & où les mœurs ne courent aucun danger : 4.° qu’il n’est point d’Etres assez abjects, assez méprisables, pour être livrés, sans conséquence, à la corruption, & qu’il n’en est point d’assez stupides, pour ne pas tirer quelque profit d’un bon Spectacles. […] S’ils sont un mal, comme ce mal est devenu nécessaire, il ne s’agit plus que d’en tirer le meilleur parti possible.