/ 435
267. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Et la raison qu’elle en donne, c’est qu’il n’est pas trop sur si ce sont en effet des biens ou des maux ; que celui qui s’en afflige ne tirera dans la suite aucun fruit de s’être affligé ; que les choses de la vie ne méritent pas même une fort grande attention, & qu’enfin l’affliction est un obstacle à ce qu’il y auroit de plus important à faire dans ces accidens. […] Notre Crainte & notre Pitié augmentent pour lui quand nous le voyons paroître devant cette même Athalie qui ne le connoît pas, quand elle l’envoye demander par Mathan, quand elle vient avec son Armée assiéger le Temple, quand elle y entre avec ses Soldats, & quand on tire devant elle le rideau qui cachoit l’Enfant qu’elle cherche pour le faire périr. […] Horace le dit, & tous les Principes d’Horace sur la Poëtique, sont tirés d’Aristote. […] Après que cette Magicienne a tiré de sa Rivale, & du pere de sa Rivale, la vengeance la plus affreuse, elle déchire ses propres enfans, sans autre motif que celui de désespérer son mari : & couverte de tant de crimes anciens & nouveaux, elle paroît protégée du Ciel, puisqu’elle est enlevée dans les airs sur un char.

/ 435