Au lieu de précautions aussi sages qu’il eût été plus convenable encore de prendre en faveur des braves gens que l’auteur de la satire voulait protéger et servir, voilà plus de cent-cinquante ans qu’à son signal répété par les grands veneurs qui lui ont succédé, tous les théâtres battent la générale, soulèvent, arment bons, mauvais, fidèles, mécréants, lettrés, ignorants, sages, débauchés, insensés, habiles et maladroits, pour chasser les loups tartufes. […] La grande question des dangers et de l’utilité des théâtres avait déjà été agitée de leur temps. […] On y apprend à connaître le monde et la manière de se conduire dans toutes les circonstances de la vie politique et privée ; en un mot, il a été dit en leur faveur qu’on profite mieux par les exemples frappants donnés sur le théâtre que par les lectures de préceptes de morale, trop sévèrement exprimés, etc. […] Je dois avouer que j’ai quelquefois éprouvé aussi une grande satisfaction à voir foudroyer le vice sur le théâtre. […] Il se présente ici une occasion de confirmer ce que j’ai déjà dit pour faire apprécier l’influence du théâtre.