/ 547
165. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

MADAME, Ce n’est point un sentiment de vanité qui m’a fait rechercher l’honneur de placer votre Auguste Nom à la tête de mon Ouvrage : la flatteuse espérance de procurer à toute l’Europe un avantage qu’elle ne peut devoir aujourd’hui qu’à VOTRE MAJESTÉ IMPERIALE, m’a seule encouragé à lui offrir La Réformation du Théâtre. Parmi tous les beaux Arts que Pierre le Granda introduisit dans son Empire, cet Auguste Prince ne songea pas à y établir un Spectacle : les soins qu’il prit, soins si dignes d’un vrai Monarque, n’eurent pour objet que le bonheur du peuple innombrable qu’il gouvernait ; et sans doute le Théâtre, tel qu’il le voyait, lui parut moins propre à polir ses Sujets, qu’à corrompre l’innocence de leurs cœurs. J’offre donc à Votre Majesté Impériale les idées que de longues réflexions m’ont inspirées sur les moyens de réformer le Théâtre. […] J’oserais dire que l’établissement d’un Théâtre en Langue Russe, mais d’un Théâtre tel que celui dont je présente le Plan à Votre Majesté Impériale, est une entreprise digne de l’Illustre Fille de Pierre le Grand ; puisque par là elle ferait goûter de bonne heure à la jeunesse une morale sensée, propre à former de sages Politiques, d’intrépides Soldats, de bons Citoyens, des Magistrats intègres et zélés pour l’Etat.

/ 547