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158. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Quand elle banniroit du Théâtre tout ce qui peut blesser cette précieuse vertu, elle n’en seroit pas plus innocente aux yeux de la vraie piété, elle n’en seroit pas moins son ennemie. […] Le Théâtre exige qu’on lui donne des éloges, qui ne sont dûs qu’à la véritable grandeur. […] L’Orgueil ainsi travesti est si essentiel au Théâtre, que quand il introduit des Saints & des Saintes sur la scéne, il est forcé de les y faire paroître avec cette fierté, qu’il lui plaît d’appeler générosité & grandeur d’ame. […] « Toutes ces piéces de Théâtre, dit un célébre Auteur, ne sont que de vives représentations de passions, d’orgueil, d’ambition, de jalousie, de vengeance, & principalement de cette vertu Romaine, qui n’est autre chose qu’un furieux amour de soi-même. […] Ignoreroit-t-on que ces passions sont excitées par les maximes, ainsi que par les objets ; que les principes du Théâtre ne font que fortifier ceux qui sont si accrédités dans le monde ?

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