Mais, MONSEIGNEVR, je dois áuoüer que ie ne m’arrestay pas tant à ce bel exterieur, à ce magnifique frontispice, qu’à ce que ie me promettois de la beauté du dedans, & sur la foy de mes yeux & de mes oreilles ie me confirmay entierement dans la creance que j’auois eüe en la foy publique, qui m’auoit depeint VOSTRE EXCELLENCE, comme vne des plus sages personnes de la Terre, & des plus éclairées dans les affaires de tous les Estats. […] Elles embrassent pour cela vn commerce vniuersel dans toutes les parties de la Terre ; & la fin que ces Societez là se proposent est tres loüable & vtile. […] Il en est de méme des autres, & les Autheurs que ie reuere ne seront pas sans doute fâchez que jen vse de la sorte à leur égard, traittant les Dieux du Parnasse sur le pied que sont traitez lez Dieux de la Terre. […] Si ie ne m’estois prescrit des bornes qui ne me permettent pas de sortir de l’Histoire des Comediens François, i’aurois pû aussi parler de l’établissement de la Troupe Italienne Et de l’Academie Royale de Musique, dite autrement l’Opera, qui auec nos Theâtres François rendent Paris le premier lieu de la Terre pour les honnestes & magnifiques diuertissemens. […] Nous sçauons tous que ces deux Grans Hommes, l’vn Cardinal, qui a eclairé de sa sainte vie & de son sçauoir l’Eglise Latine ; l’autre Patriarche, qui ne s’est pas rendu moins celebre dans l’Eglise Greque, auoient hautement renoncé à toutes les vanitez du siecle, aux pompes & aux spectacles publics : mais enfin, comme vous le remarquez bien à propos, ils estimoient l’inuention & le style de ces Poëtes Comiques, & les lisant auec vn esprit fort detaché des pensées de la Terre, il ne s’en peut rien conclurre au desauantage de leur pieté.