Saint Clément d’Aléxandrie condamne les comédies en des termes aussi forts, quand il dit que ce sont des assemblées honteuses & pleines d’iniquité. […] On ne peut guéres user de termes plus forts, & c’est un des plus saints Docteurs de l’Eglise qui en a ainsi parlé. […] L’office des baladins (c’est le terme dont il se sert, Officium histrionum) n’est pas en soit illicite & défendu, quand il n’a pour but que de réjouir le monde ; ils ne sont pas en état de péché par le seul endroit de ces sortes de jeux, pourvû qu’ils en usent avec modération, c’est-à-dire, qu’ils ne se servent pas de paroles indécentes, mauvaises & dissolues, ou qu’ils ne fassent point d’actions contraires à l’honnêteté. » Il est donc évident que ce saint Docteur en parlant de la sorte, n’a jamais prétendu justifier la comédie, telle que l’ont condamnée les saints Docteurs. […] Voici ses termes & ce qu’il venoit de dire avant les paroles que j’ai citées. […] Saint Cyprien dans son épitre à Eucratius, qui l’avoit consulté pour savoir comment il devoit en user avec un certain comédien, qui avoit à la vérité quitté le théatre, mais qui continuoit à y en former d’autres, & à leur apprendre son art, lui répond en ces termes : « Consulendum me existimasti, frater carissime, quid mihi videatur de histrione quodam, qui in ejusdem adhuc artis suæ dedecore perseverat, magister & doctor, non erudiendorũ, sed perdendorum puerorum, … an talis debeat communicare nobiscum.