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209. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

L’expression, qui, comme plusieurs autres de ce caractère, que ce bouffon met à tout moment dans la bouche de ses acteurs, ne signifie rien dans la phrase ; ces vilains termes, ce langage aussi plat qu’irréligieux ne sont que déceler un cœur dépravé, in abundantia cordis os loquitur ; & la mauvaise habitude qui, à tout propos, le séme dans la conversation sans esprit & sans goût. […] Voilà les fruits de la philosophie, elle amortit les passions dans l’imagination d’un sage, tous les objets sont indifférens, confondus pêle-mêle, comme dans le Dictionnaire encyclopédique, ils se montrent dans leur état naturel, sans causer aucune émotion voluptueuse ; rien pour lui n’est obscéne, les mots que nous appellons licencieux, même les termes grossiers des halles ne sont que des sons ; les nudités qui nous semblent blesser la modestie, ne sont que du marbre taillé, la pudeur qui s’en offense, une foiblesse d’enfant.

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