Et comme les monnayeurs, quand ils mêlent quelque autre matière avec l’or, disent, que c’est pour le rendre plus ferme et durable ; Aussi les hommes de ce siècle, tiennent que la parole de Dieu, plus désirable que l’or le plus affiné, ne se peut manier ni employer en l’usage commun, toute pure ; ains qu’il y faut mêler quelque peu de prudence humaine, pour la rendre propre à la pratique du monde, au cours du marché. […] Ne pensent les pouvoir bien conduire, s’ils ne courbent leurs âmes, ni tenir la droite voie, s’ils ne gauchissent de fois à autre, prenant pour Règle, l’obliquité ; pour loi, leur fantaisie ; pour guide, les ténèbres ; pour compagnie, la multitude ; pour Exemple, la vanité ; pour but, la volupté. […] Pour fondement de ce Traité, nous poserons quelques Maximes, que tout Chrétien doit tenir pour immuables, et immobiles : à savoir que tout ce qui est sans foi, est péché. […] Je dis donc, que, si cela est permis ; il faut que la parole de Dieu le permette, ou en termes exprès, ou en conséquence nécessaire, ou par l’approbation de quelque exemple, ou pour le moins par son silence, selon lequel nous tenons en autres choses, pour permis, ce qui n’y est pas défendu. […] Ambroise, d’une troupe d’éperviers, qui allaient fondre sur cette proie : Est à noter aussi, que la Vierge ne savait quelle était l’intention de ce soldat qui lui offrit de lui sauver sa vie, par le moyen de ce changement d’habit ; ne s’osait fier en lui, ne lui pouvait résister ; le tenait suspect, ou comme paillard, ou comme persécuteur ; lui tendait le col comme il jetait sa casaque sur elle, prête à se laisser ôter la vie, non qu’àbi lui quitter sa robe.