/ 465
124. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Le Chevalier Dubois, colonel du guet, demeurait rue Mêléed et avait une porte de sortie sur le boulevard, vis-à-vis le coin de celle de Lancry, le Tivoli de cette époque, tenu par le sieur Thoré, qui n’eut de rival pour ses feux que Lavarinière, si bien remplacé aujourd’hui par les deux Ruggieri. […] Rien de plus vrai que les personnages de ce tableau, mais en bonne police, il est des vérités sur lesquelles on doit tenir un éternel rideau et surtout au théâtre. […] Après m’être assuré qu’il n’y avait rien de mieux dans le voisinage, je m’armai d’un courage dont je ne me croyais vraiment pas capable, et je fis tomber tout le poids de ma vorace colère sur un morceau de viande qui voyait le feu pour la troisième fois, et dont il fallut se contenter, faute d’autre chose, mais non sans maudire ces pompeuses enseignes, qui promettent tout et ne tiennent rien, comme la plupart des ouvrages de nos jours, demandez plutôt à…. […] Ce protecteur infernal n’avait plus rien de l’esprit de Lesage ; j’ai vu seulement qu’il avait continué ses excursions nocturnes sur les cheminées de notre capitale, car son jargon se trouve juste à la hauteur du jour ; on ne parle pas mieux, partout où le prétendu bon ton tient ses séances ; j’aurais autant aimé son ancien langage ; mais, de nos jours, le sens commun est une victime immolée à la mode, et l’esprit d’autrefois est presque un ridicule aujourd’hui. […] Mais aussi quelle gloire pour l’homme passible, dont la justice déjouerait toutes les manœuvres de l’intrigue, veillerait à ce que la classe comédienne, dégradée par des actions viles et méprisables d’une partie de ses membres, tienne enfin dans la société, le rang que ses vertus lui assignent !

/ 465