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2. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Ma sœur, un jour, ramené par sa propre inconstance, tu le verras à tes pieds plus soumis, plus tendre que jamais. […] Ursule n’en aura pas le courage… En vérité, je prendrais de l’humeur ; mais très-sérieusement, car je suis sûre que tu lui pardonneras tout dès la première minute… Fermeté, courage, noble fierté… vertus inconnues à ma sœur : elle est tendre, elle n’est que tendre ; elle croit avoir tout fait, lorsqu’elle a été bien tendre, bien généreuse… bien imbécille. […] Tout, parmi les êtres animés, tend au plaisir : mais cette pente est plus forte, plus éclairée dans l’homme ; elle le porte à rechercher avidement ce qui peut lui procurer, ou des sensations flateuses par rapport au corps, ou des perceptions agréables par rapport à l’esprit, ou de doux sentimens capables de fondre la glace de son cœur. […] Elle n’afflige point la femme honnête & tendre, qui sait trop que ce sentiment accompagne toujours le véritable amour ; elle n’est un fardeau que pour la coquette. […] si les plaisirs qu’il nous procurera, dérivent de notre nature ; si le père y voit briller les talens de son fils ; si le fils goûte l’inexprimable plaisir d’ennivrer de joie le cœur d’une tendre mère ?

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