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14. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Zima, né mélancolique, avait souhaité d’avoir pour maîtres, des Solitaires auxquels une certaine conformité d’extérieur l’avait attaché ; il s’était jeté de lui-même dans leur soin dès l’âge le plus tendre ; ainsi le monde n’avait pu employer en sa faveur aucun de ses remèdes, et le malheureux était livré à tout le danger de sa maladie. […] Que ses idées étaient tendres ! […] ce n’est qu’à l’amant le plus tendre qu’il est permis de s’exprimer ainsi quand il ne rêve pas. […] Il avait adopté un chêne sous lequel il s’asseyait toujours, et cet arbre, autrefois peut-être l’heureux berceau des tendres amours, n’était plus maintenant que l’asile des noirs soupirs et des criminelles méditations. […] Malgré votre haine obstinée, n’avez-vous pas quelquefois imaginé une femme tendre, honnête, fidelle, caressante ; ne s’est-elle jamais offerte à vous, en songe !

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